MADONE SIXTINE |
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Gemäldegalerie Dresden |
> Vie de Novalis > Anthologie > Museum zur Dresdener Frühromantik "Voyez cette madone avec un visage rayonnant d’innocence et en même temps d’une grandeur plus qu’humaine, dans une attitude de quiétude bienheureuse, dans cette atmosphère de paix que les Anciens faisaient régner sur les statues de leurs divinités." Winckelmann, Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture Chant religieux, XIV O Mère, il suffit d'une fois Te voir Pour n'être jamais pris en perdition. Il brûle pour Toi, l'éternel amour Qui s'afflige de la séparation, Et si désormais s'exalte notre âme, C'est au souvenir de Ta seule grâce.
Je suis devant Toi le cœur grand ouvert Et Tu vois en moi bien ce qui me manque. Oh ! laisse-Toi, Douce Mère, attendrir Et pour ma joie une fois fais-moi signe ! Ma vie en Toi repose entièrement, Mais Toi, rien qu'un instant, sois près de moi !
Souvent en rêve je T'ai vue, ô Toi Si belle et tellement intime au cœur ! Dans Tes bras on eût dit que l'Enfant-Dieu Prenait compassion de son camarade ; Mais Toi, levant au ciel ton saint regard, Tu T'enfonçais aux splendeurs de la nue.
Que T'ai-je fait, malheureux que je suis ? Je T'adore et languis toujours encore. Ne sont-elles point, tes chapelles saintes, L'abri de ma vie et mon reposoir ? Prends-le donc, mon cœur avec cette vie, O Reine de bénédiction !
Tu le sais, Reine de tout mon amour, Combien je suis entièrement à Toi. N'ai-je point depuis de longues années Déjà en silence éprouvé Ta grâce ? J'avais les yeux à peine encore ouverts Qu'à Ton sein béni déjà je buvais.
De mes yeux d'enfant ravi je T'ai vue Tant et tant de fois te pencher sur moi. Tel qu'en s'assurant d'un revoir prochain, Ton Enfantelet me donnait ses mains. Tu me souriais et Tu m'embrassais Pleine de tendresse, oh ! mon Paradis !
Mais qu'il est loin, ce monde de délices ! Depuis si longtemps le chagrin m'habite, J'ai traîné partout ma désolation ; Ai-je pu faillir aussi gravement ? Au pli de Ta robe un enfant se pend Oh! réveille-moi du rêve accablant !
S'il n'est qu'un enfant pour voir Ton Visage Et se confier à Ta sainte garde, Alors défais-moi des liens de l'âge Et refais de moi Ton petit enfant. L'amour de l'enfant, sa fidélité M'habitent toujours depuis l'Age d'Or.
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