"C'est intérieurement que va le chemin mystérieux. En nous, ou nulle part, sont l'éternité et ses mondes, l'avenir et le passé. Le monde extérieur est l'univers des ombres, qui projette ses ombres dans le royaume de la lumière. Si tout ce qui nous est intérieur nous apparaît aujourd'hui tellement obscur, solitaire et informe, combien en sera-t-il autrement quand cet obscurcissement sera derrière nous, et rejeté ce corps d'ombre ! Nous serons satisfaits de jouissances comme jamais, car notre esprit a souffert privation."

















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Témoignages et études 

 "Les Allemands ont un beau mot : celui de Verinnerlichung, pour désigner ces états, qui, à travers les siècles, demeurent chez les meilleurs d'entre eux au premier plan de leur préoccupation. La rentrée en soi, l'approfondissement ininterrompu de la vie intérieure, et toujours avec le même objectif : celui d'approcher et de joindre l'âme en son centre divin, - c'est Novalis déjà presque tout entier, et c'est le climat spirituel dans lequel baignent sa vie et son œuvre."

Armel Guerne


WILHEM DILTHEY

"Novalis nous montre toutes choses dans une lumière qui lui est propre. Il suffit que nous prononcions son nom pour que nous environne le monde tel qu'il lui apparaissait, - semblable à une vallée qui repose dans le calme du soir, et se découvre au voyageur tandis qu'aux derniers rayons du soleil il redescend de la montagne : tout alentour, l'immobile chaleur de l'air ; au ciel encore bleu, le mat argenté de la lune ; les montagnes nous enveloppent, mais avec une intimité qui n'a rien d'opprimant ; jamais l'idée ne nous vient que de l'autre côté les routes mènent à des villes et à des régions tumultueuses. Tout concourt à cette impression : le mode de penser de Novalis, son destin, les conditions dans lesquelles il vécut. Il était si loin du bruit de l'actualité, soustrait au pressant contact de la vie. A peine mûr, lui échoit l'expérience de ces jours heureux d'Iéna où la vision romantique de l'univers était dans sa fleur, où Frédéric et Guillaume Schlegel, Tieck et Schelling rêvaient le rêve d'une poésie et d'une philosophie nouvelles. A ce qui se passa alors, il communique, en quelque sorte, l'empreinte de la qualité et de la profondeur de son âme ; avant qu'il n'ait atteint la trentième année, il meurt. Sur sa mémoire flotte une lueur de poésie, et qui s'étend à toutes les paroles de ses amis chaque fois qu'ils l'évoquent."

Das Erlebnis und die Dichtung, 1916.

HENRI LICHTENBERGER

"Novalis est une des plus belles figures du mysticisme allemand. Il est le trait d'union entre les mystiques du passé germanique chrétien et les grands inspirés de l'Allemagne moderne." Lire la suite

ÉMILE SPENLÉ

"A une esthétique musicale nouvelle devait donc aboutir tout le mouvement de rénovation artistique qu'avait entrepris le premier romantisme. Là est le secret de cette "poésie de l'avenir", de cette œuvre d'art future, synthétique, religieuse et symboliste, que Novalis annonçait prophétiquement." Lire la suite.

MAURICE MAETERLINCK

"Il est peu d'œuvres plus mystérieuses, plus sereines et plus belles. On dirait qu'il a gravi je ne sais quelle montagne intérieure que lui seul a connue; et que du haut de ces cimes silencieuses il a vu à ses pieds la nature, les systèmes, les hypothèses et les pensées des hommes." Lire la suite

RICARDA HUCH

La beauté de Novalis était de cette espèce qui ne plaît pas à la foule. Elle n'est visible que pour le connaisseur, qui seul sait reconnaître ce que Tieck disait de lui : "La plus pure et la plus séduisante incarnation d'un esprit hautement immortel." Lire la suite

MAURICE BESSET

"Novalis, a dit un critique allemand, est le seul membre de la première école romantique qui ne parle pas de religion par ambition littéraire, mais sous la contrainte de sa destinée". Lire la suite

GASTON BACHELARD

"Les êtres du rêve, chez Novalis, n'existent donc que lorsqu'on les touche, l'eau devient femme seulement contre la poitrine, elle ne donne pas des images lointaines. Lire la suite

GABRIEL BOUNOURE

"Les Hymnes à la Nuit, soupirs juvéniles, tristesse nerveuse, suavité d'un printemps de la force mâle qui faute d'avoir pu se heurter encore aux antiques nécessités se dilate aux limites de la vie dans l'Absolu." Lire la suite

ALBERT BEGUIN

"La différence qui sépare Jean-Paul de Novalis et qui fait de celui-ci le véritable initiateur du romantisme allemand est particulièrement sensible dans les conclusions que l'un et l'autre tirent d'une analogue contemplation de la mort." Lire la suite

CHARLES DU BOS

"Novalis nous montre toutes choses dans une lumière qui lui est propre. Il suffit que nous prononcions son nom pour que nous environne le monde tel qu'il lui apparaissait..." Lire la suite

FERNAND OUELLETTE

"Brûlé par ses mythes et par son désir transfigurant ; impatient, enracinant toujours sa vision personnelle dans son expérience profonde, dans sa vie intérieure, le voyant Novalis apparaît aux yeux de plusieurs comme le romantique par excellence en nous donnant Les Hymnes à la Nuit." Lire la suite

EWALD WASMUTH

"Dans tout ce qu’il a écrit, et plus librement à mesure qu’il maîtrise davantage ses moyens et ses images, on retrouve, de façon toujours plus précise et plus mystérieuse, cette vision de l’avenir dans le passé, qu’il faut dégager, libérer, disons plus : l'espérance et la certitude d'avoir contribué à cette réalisation, d'avoir à la notifier." Lire la suite

GERMAINE CLARETIE

"Certes, peu d'êtres se sont élevés, en quelques années de vie trop brève, au pur rayonnement qu'atteignit Novalis. Comme devant les toiles de Raphaël, on éprouve, à certaines paroles de ce poète, le contact d'une réalité divine." Lire la suite

THOMAS CARLYLE

"En ce qui concerne le caractère de son génie, ou plutôt peut-être de sa signification littéraire, et la forme sous laquelle il manifesta son génie, Tieck pense qu’il peut être comparé à Dante..." Lire la suite

LAURENT FEREC

"L’aimée devient principe divin, mais elle n’est pas la Divinité même. C’est là une différence de taille avec la mystique. Chez Novalis, et dans Ofterdingen en particulier, le rôle des intermédiaires est fondamental." Lire la suite

GEORGES TOURNOUX

"La langue de Novalis, apparemment si transparente d’expression, à la syntaxe élémentaire, mais d’une puissance évocatrice irrésistible, cette langue à la fois d’une simplicité d’allure frappante et d’une inépuisable richesse d’aspects, dont nous nous sommes efforcé dans cet ouvrage d’étudier la structure, d’analyser les éléments, les « tote, zuckende Reste », comme il est dit dans les Disciples à Saïs, ne dévoile pas aisément son mystère. Pour surprendre le secret de son charme innombrable, toujours fuyant, toujours vainqueur, il faut la pratiquer longuement, la fidèlement aimer ; elle ressemble à la parole de cet inconnu que Novalis évoque au chapitre IV de l’Ofterdingen, à laquelle on prête d’abord à peine attention, jusqu’à ce que, longtemps après son départ, épanouissant peu à peu son modeste bouton, elle révèle enfin une fleur magnifique, aux couleurs brillantes, à la corolle merveilleuse, que plus jamais on n’oublie, qu’on ne se lasse pas de contempler, et en qui on a une source intarissable de joies, un trésor toujours présent, toujours vivant. [...]

De son cerveau de visionnaire génial et prédestiné était sorti l’un des systèmes les plus étrangement poétiques qu’on puisse rêver, fascinant jusqu’en ses puérilités mêmes. Cette philosophie, Novalis s’efforça courageusement de la pratiquer. Il la croyait féconde et bienfaisante. Et, pour y faire participer le monde, il créa un style incomparable, au charme exquis et subtil, à la musique troublante, et qui restera l’un des plus mystérieusement, des plus souverainement originaux de la littérature allemande."

Georges Tournoux, La langue de Novalis dans Henri d'Ofterdingen, les Disciples à Saïs et l'Essai sur la Chrétienté, Lille-Paris, 1920

MARCEL BRION

Commentaire sur Henri d'Ofterdingen

MICHEL TOURNIER

"Le génie de Novalis, c'est certainement dans sa prodigieuse faculté de synthèse qu'il réside..." Lire la suite